- DOUCEMENT
- . adv.
D'une manière douce. Cet adverbe a des acceptions très-variées, dont voici les principales et les plus usitées : Lentement. Vous marchez bien doucement. Allez doucement. Le cocher allait doucement dans les mauvais chemins. La voiture allait si doucement, que nous fûmes deux heures à faire une lieue. Il faut rapporter à cette acception la phrase familière, Aller doucement en besogne, Travailler mollement, ne pas avancer son ouvrage autant qu'on le pourrait ; ou Mener une affaire sagement, sans rien précipiter. Avec ménagement, délicatement. Allez-y plus doucement. Poser une chose à terre doucement. Cette affaire veut être conduite doucement. Il faut s'y prendre doucement. Légèrement, faiblement. Frapper doucement. Bercer doucement. Sans bruit, avec peu de bruit. Il faut marcher doucement dans la chambre d'un malade. Entrez doucement. Je me glissai doucement auprès de lui. À voix basse. Ils parlaient très-doucement, et je les entendais à peine. Sourdement, sans éclat. C'est une chose qu'il faut faire doucement. Sans éprouver d'agitation, avec calme. Sommeiller doucement. Vivre doucement dans la solitude. Mourir doucement au milieu de ses amis. Paisiblement, sans qu'il y ait de trouble. On craignait qu'il n'arrivât quelque désordre dans l'assemblée, mais tout s'y est passé fort doucement. Avec humanité, avec bonté. Un vainqueur généreux traite doucement les vaincus. Il en use doucement avec ses domestiques. Sans sévérité, sans aigreur. Châtier doucement. Reprendre quelqu'un doucement de ses fautes. Je lui fis doucement la guerre sur sa négligence. Sans emportement. Nous nous expliquâmes doucement, et il fut convenu que ... Dans une certaine aisance. On peut vivre assez doucement à la campagne avec peu de chose. Commodément, agréablement. Passer le temps doucement dans son cabinet, avec ses livres, avec ses amis. Médiocrement bien. Comment va le malade ? Assez doucement, tout doucement, fort doucement. Cette affaire marche-t-elle ? Tout doucement.
DOUCEMENT, s'emploie d'une façon particulière, Lorsqu'on veut contenir ou réprimer la vivacité, la pétulance, l'impatience, l'emportement, etc., de quelqu'un. Doucement, monsieur ; vous oubliez les égards qui sont dus à mon âge. Oh ! doucement, il me reste encore des objections à vous faire. Doucement, doucement, ne nous échauffons point. Cet emploi est familier.
L'Academie francaise. 1835.